Ce podcast est une adaptation en version audio de l’article original initialement publié sur le blog de Serge Toussaint.
Depuis quelque temps, dans quasiment tous les pays du monde, les élites font l’objet de beaucoup de critiques et sont rendues responsables de nombre de problèmes et de difficultés auxquels les « gens du peuple », au sens noble de cette expression, sont confrontés au quotidien.
Podcast :
Voir le texte de transcription« Le véritable progrès démocratique n’est pas d’abaisser l’élite au niveau de la foule, mais d’élever la foule vers l’élite. » – Georges Elgozy (1909-1989)
Depuis quelque temps, dans quasiment tous les pays du monde, les élites font l’objet de beaucoup de critiques et sont rendues responsables de nombre de problèmes et de difficultés auxquels les « gens du peuple », au sens noble de cette expression, sont confrontés au quotidien.
Lors d’une conférence, j’ai moi-même été apostrophé sous prétexte que le Grand Maître de l’Ordre de la Rose-Croix que je suis ferait partie de ces élites, d’où l’idée d’écrire une
« Lettre ouverte aux élites » et de me l’adresser tout autant qu’à celles et ceux qui en font ou non partie.
Son but n’est en aucun cas de polémiquer, mais de susciter la réflexion des uns et des autres. En outre, elle n’a aucune visée politique ou idéologique.
Tout d’abord, que faut-il entendre par « élite » ?
D’une manière générale, ce terme est défini dans les livres ou les sites de référence comme l’« ensemble des personnes les plus remarquables d’un groupe ou d’une communauté ; personnes qui, par leur valeur, occupent le premier rang dans certains secteurs d’activité ; groupe minoritaire de personnes ayant, dans une société, une place éminente due à certaines qualités valorisées socialement : élite intellectuelle, élite politique, élite économique, élite médiatique, élite scientifique, élite culturelle… ».
Ce qui transparaît à travers ces définitions générales, c’est d’une part que les élites regroupent un nombre très limité d’individus comparé à l’ensemble de la population, et d’autre part qu’elles disposent a priori d’un certain pouvoir d’influence. Toujours est-il qu’elles sont de moins en moins bien perçues et qu’elles suscitent de plus en plus la suspicion. Faut-il s’en réjouir ? Je ne le pense pas.
Parmi les personnes qui critiquent les élites et en appellent à leur disparition, on trouve notamment les partisans de l’égalitarisme, doctrine politique qui prône l’égalité absolue entre tous les individus, notamment sur le plan social.
En vertu de ce principe, pour ne pas dire de ce dogme, ils considèrent que
« tout le monde doit être l’égal de tout le monde ». Si je respecte ce point de vue, je pense qu’il n’est ni souhaitable ni possible de faire en sorte que tous les êtres humains soient égaux en tous domaines, ne serait-ce que parce que tous ne naissent pas dans le même pays, n’évoluent pas dans le même milieu, ne reçoivent pas la même éducation, n’héritent pas du même patrimoine génétique, ne disposent pas du même potentiel intellectuel, n’ont pas la même personnalité… Cela dit, tout devrait être fait pour qu’ils soient égaux en droits et bénéficient des mêmes chances pour réussir sur les plans scolaire et professionnel, sachant néanmoins que l’
« égalité des chances » ne va pas nécessairement de pair avec l’« égalité des résultats ».
Naturellement, je sais qu’il existe ce que l’on appelle communément des « inégalités sociales », mais c’est là un autre sujet.
Les faits ont prouvé que l’égalitarisme, en tant que principe idéologique, n’est possible que si on institutionnalise le “nivellement par le bas”. Pour prendre un exemple précis, c’est ce qui a été fait en France dans l’Éducation nationale, mais aussi dans d’autres pays.
Ayant été enseignant dans les années 70-80, j’ai vécu avec beaucoup de regret la quasi suppression des matières fondamentales (orthographe, calcul, histoire et géographie), l’appauvrissement des programmes, la mise en œuvre de méthodes aléatoires (lecture “globale”, activités d’“éveil”…), l’interdiction de mettre des notes, sans parler de l’abrogation de la
« leçon de morale ».
Effectivement, les différences entre les élèves se sont estompées en apparence, leur donnant, ainsi qu’à leurs parents, l’illusion d’avoir tous le même niveau. Mais tôt ou tard la réalité se fait jour, et l’on est amené à constater que les enfants et les adolescents n’ont pas tous les mêmes aptitudes intellectuelles, ce qui n’est pas un problème en soi, car de brillantes études ne sont un gage, ni de réussite sociale, ni d’épanouissement intérieur, ni de bonheur.
Ceux et celles que l’on classe dans les élites sont généralement des personnes qui, effectivement, ont réussi sur le plan scolaire. Mais est-ce un crime d’être né avec des dispositions intellectuelles, d’avoir travaillé dur pour obtenir des diplômes, et d’exercer une profession qui n’est pas accessible à tous et qui, le cas échéant, confère un certain statut et un certain pouvoir d’influence ?
Si oui, il faut encourager les enfants à ne faire aucun effort à l’école, à n’avoir aucune ambition sur le plan professionnel, et à refuser tout métier, poste ou fonction nécessitant d’assumer des responsabilités et de prendre des décisions. Le simple bon sens devrait suffire à comprendre que cela serait contraire à l’intérêt, non seulement de l’individu, mais également de la société. L’édifice social s’effondrerait et ferait place à une plateforme qui, certes, mettrait tous les citoyens sur un même pied d’égalité, mais les priverait conjointement d’élévation individuelle et collective.
Vous aurez noté également que les élites ne sont pas toutes jugées de la même manière. C’est ainsi que l’on s’offusque qu’un dirigeant de petite ou moyenne entreprise perçoive un salaire mensuel de quelques milliers d’euros, mais on se fait à l’idée qu’un footballeur en gagne des centaines de milliers chaque mois.
Pourtant, il me semble que le premier a beaucoup plus de responsabilités et de soucis que le second, ce qui ne veut pas dire que ce dernier n’a pas de mérite. En effet, accéder à un tel niveau de compétition exige efforts et qualités multiples, ce qui explique que très peu y parviennent.
Ces deux exemples marquants montrent que la perception que l’on a des élites est conditionnée notamment par notre sens des valeurs, nos centres d’intérêt et nos convictions politiques, voire idéologiques, si nous en avons. Elle est donc arbitraire et n’est pas exempte de préjugé.
Une autre tendance accompagne le rejet des élites : le refus de toute hiérarchie. Durant des siècles, et même des millénaires, la société a été hiérarchisée, c’est-à-dire structurée de telle manière que les citoyens soient subordonnés les uns aux autres à travers des échelons correspondant à un degré de pouvoir, de compétence, de responsabilité, de dignité…, depuis la base jusqu’au sommet de la
« pyramide sociale », expression qui ne me choque pas, mais à laquelle on donne un sens de plus en plus péjoratif, voire négatif.
Au cours des dernières décennies, cette structure pyramidale (verticale) a été mise à mal dans quasiment tous les domaines, notamment dans le milieu de l’entreprise. De nos jours, peu de personnes sont enclines à admettre la légitimité d’un “supérieur” hiérarchique et à lui témoigner du respect, encore moins à lui obéir.
On retrouve là ce principe (horizontal) que j’ai évoqué précédemment, à savoir : « tout le monde doit être l’égal de tout le monde ».
De mon point de vue, vouloir faire disparaître tout rapport hiérarchique, dans quelque domaine que ce soit, est une erreur. Les philosophes de l’Antiquité préconisaient de s’inspirer de la nature pour définir ce qu’il est bien de faire pour vivre harmonieusement en société. Or, il suffit de l’observer pour voir que la hiérarchie est depuis toujours l’une de ses lois fondamentales.
C’est ainsi qu’à l’état sauvage, de nombreuses espèces animales, notamment chez les animaux dits
« sociaux », évoluent à travers des groupes très hiérarchisés : fourmis, abeilles, oies, chevaux, dauphins, baleines, loups, éléphants, coatis, tamarins, suricates, lémuriens, singes… De même, bien que le règne humain soit constitué d’individus ayant une conscience, un mode de pensée, une personnalité, un tempérament… qui leur sont propres, cela ne veut pas dire qu’ils ont tous les mêmes dons, les mêmes aptitudes, les mêmes compétences, les mêmes connaissances, la même maturité… Dès lors que l’on admet ces différences, on ne peut être choqué a priori par la notion de hiérarchie.
À ce propos, je citerai Alexis Rosenbaum, professeur de philosophie des sciences : « La hiérarchie ne crée pas l’inégalité, mais apprend à vivre ensemble. »
Peut-être êtes-vous en train de vous dire que je “prêche pour ma paroisse” et que si je prône l’idée selon laquelle la hiérarchie est une nécessité dans l’organisation de la société, c’est parce que j’occupe la fonction de Grand Maître et que je défends cette position hiérarchique ?
En mon âme et conscience, je sais que ce n’est pas le cas, et ceux qui me connaissent et me côtoient pourraient vous le confirmer. Ayant été élu presque malgré moi à cette fonction, je n’en tire aucune fierté, aucune gloire, aucune vanité. J’essaie tout simplement de l’assumer au mieux et de la rendre utile à l’Ordre de la Rose-Croix et à ses membres.
De toute évidence, le jour viendra où un autre Grand Maître (homme ou femme) me remplacera ; je serai alors heureux de lui passer le flambeau et de reprendre ma place parmi les Rosicruciens et les Rosicruciennes de base, étant entendu que l’expression « de base » n’a pour moi rien de péjoratif.
Que serait la pyramide de Chéops sans les fondements qui lui donnent son assise ?
Une remarque s’impose néanmoins : si la hiérarchie me semble nécessaire dans nombre de structures publiques comme privées, elle n’est vraiment utile et efficace que si elle s’appuie sur la compétence et n’est ni usurpée, ni injuste, ni coercitive.
Il faut également qu’elle soit fondée sur le respect mutuel, la confiance réciproque et l’échange. Cela suppose à la fois une ouverture d’esprit et un esprit d’ouverture chez ceux et celles qui la constituent, depuis la base jusqu’au sommet, et inversement.
Par ailleurs, toute organisation ou tout système hiérarchisé doit avoir pour but de servir l’intérêt général et non l’intérêt particulier. Or, on peut être tenté, à quelque niveau que ce soit, de se servir de sa fonction, de sa situation, de son poste, en un mot de son pouvoir (même s’il est limité), non seulement pour exercer sur les autres une pression autoritaire pouvant aller jusqu’au harcèlement, mais également pour s’octroyer des privilèges ou des avantages.
Comme chacun sait, une telle tentation fait partie des faiblesses humaines et constitue une mise à l’épreuve de l’importance que chacun, face à sa conscience, accorde à l’éthique.
Généralement, les élites occupent les niveaux les plus élevés de toute structure hiérarchique. Aux yeux de beaucoup, elles ont donc le tort, d’une part de faire partie de l’élite, et d’autre part de se situer en haut de la hiérarchie.
Théorie du complot oblige, on les accuse également d’utiliser leur position à des fins personnelles ou pour alimenter des réseaux d’influence. Il est vrai que certaines personnes occupant des postes de pouvoir le font, mais penser et dire que c’est le propre de toutes les élites me semble très excessif.
En outre, et à des degrés divers, il existe aussi des réseaux chez les paysans, les commerçants, les ouvriers, les employés…, et même dans les syndicats. S’il en est ainsi, c’est parce qu’il est dans la nature humaine de tisser des liens pour défendre des intérêts communs ou servir une même cause.
Si ces intérêts ou cette cause ne portent atteinte ni à la société, ni à ceux et celles qui ne les partagent pas, il n’y a aucune raison de s’en offusquer. Là encore, cela pose tout le problème de l’éthique, laquelle est malheureusement trop souvent négligée ou bafouée à tous les niveaux de la société, ce qui explique l’état chaotique du monde actuel.
Précisément, qu’est-ce que l’éthique ?
D’une manière générale, c’est l’attitude qui consiste à exprimer le meilleur de nous-mêmes dans nos relations avec autrui. Socrate, considéré comme le « Père de la morale », mais aussi Pythagore, connu pour avoir été le plus grand législateur de son époque, en avaient fait la base de leur enseignement.
Ils voyaient en elle le fondement du progrès humain et la voie à suivre pour que l’humanité ne disparaisse pas sous l’effet de ses faiblesses et de ses instincts les plus destructeurs. Comme en témoigne leur vie, ils ne se contentèrent pas d’en parler ; ils en appliquèrent les préceptes dans leur vie quotidienne. À ce titre, ils donnèrent l’exemple de ce que devrait être tout philosophe, à savoir, littéralement, un
« amoureux de la sagesse ».
Vue sous cet angle, la philosophie est indissociable de l’éthique. Or, de nos jours, beaucoup, parmi ceux que l’on désigne sous le nom de « philosophes », sont plutôt des “intellectuels” qui , malgré leur culture, voire leur érudition, ne donnent pas vraiment le sentiment d’être animés par le sens de l’éthique.
Socrate, auquel je me suis référé précédemment, définissait l’éthique comme étant l’expression des vertus inhérentes à l’âme humaine, dans ce qu’elle a de plus divin. En application de cette définition, il encourageait ses contemporains à cultiver l’humilité, l’intégrité, l’honnêteté, la bienveillance, la tolérance… À cela, Pythagore ajoutait la nécessité pour chacun de mener une vie aussi équilibrée que possible entre les droits et les devoirs.
Déjà à son époque, il mettait en garde contre le danger qu’il y avait à privilégier les premiers au détriment des seconds, prélude, selon lui, à l’émergence de l’anarchie, laquelle, disait-il, faisait,
« le lit d’une dictature à venir ».
Vous aurez noté que l’un et l’autre étaient spiritualistes ; pour être plus précis, ils admettaient l’existence de Dieu, au sens philosophique et mystique du terme.
Autrement dit, ils ne voyaient pas en Lui un Être suprême de nature anthropomorphique, comme c’était et c’est encore le cas des religions, mais comme une « Intelligence ordonnatrice » œuvrant dans toute la Création, la nature et l’homme y compris, au moyen de lois naturelles, universelles et spirituelles.
C’est d’ailleurs cette conception qu’en ont les Rosicruciens.
Mais peut-être n’êtes-vous pas spiritualiste ? Dans ce cas, je présume que vous êtes au moins humaniste, autrement dit que vous avez foi en l’homme et en sa capacité d’exprimer le meilleur de lui-même dans l’intérêt de tous.
Vous conviendrez alors que si tous les êtres humains faisaient ne serait-ce que l’effort de se montrer honnêtes, intègres, bienveillants, tolérants, humbles…, le monde s’en trouverait radicalement transformé et offrirait de belles perspectives d’avenir.
A priori, c’est là une utopie. Pourtant, chaque jour, des personnes de toute origine, culture, nationalité, religion… font preuve d’honnêteté, d’intégrité, de bienveillance, de tolérance, d’humilité…
Si nous voulons que de tels comportements se généralisent, il faut mettre en place une « culture de l’éthique » à l’échelle mondiale. Je conçois qu’un tel projet soit difficile à réaliser, mais il n’y a pas d’alternative si nous voulons que l’espèce humaine survive et évolue positivement.
Cette idée n’est pas nouvelle, car nombre de (vrais) philosophes du passé l’ont promulguée. Pour des raisons qui me semblent évidentes, cette culture devrait être enseignée dès le plus jeune âge et faire partie intégrante de l’éducation.
Posez-vous maintenant cette question : si les élites, en tous domaines (politique, économie, industrie, médias, science, philosophie, culture, enseignement, sport…), faisaient preuve d’éthique dans leurs activités et leur comportement, seraient-elles autant rejetées ? Assurément non. Exception faite des partisans de l’égalitarisme et des opposants à toute hiérarchie, la majorité des gens les apprécieraient, leur feraient confiance et accepteraient de bon gré qu’elles jouent un rôle majeur dans la société.
Dans l’absolu, ce n’est donc pas l’existence des élites qui pose problème, mais la manière dont elles se comportent et, par extension, ce qu’elles font du pouvoir qui leur est octroyé ou de l’influence qu’elles exercent. Vouloir leur disparition est une erreur de jugement qui mènerait à l’impasse, car, comme je l’ai rappelé précédemment, elles ont leur place dans la pyramide sociale.
Ce qu’il faut souhaiter, c’est qu’elles soient aussi exemplaires que possible dans leur manière de se comporter. Et fort heureusement, nombre d’entre elles le sont et font honneur à leur statut. Je n’en nommerai pas, mais chacun, à moins d’être d’une mauvaise foi extrême, en connaît dans l’espace privé comme public.
Est-ce à dire que seules les élites doivent s’évertuer à être exemplaires et à accorder de l’importance à l’éthique ? Non. Tout citoyen a le devoir de le faire également. Or, force est de constater que ce n’est pas le cas ; loin s’en faut.
Nombre de personnes manquent d’éducation, font preuve de malhonnêteté, d’égoïsme, de malveillance, d’hypocrisie, de violence…, et se rendent chaque jour coupables de ce qu’elles reprochent aux élites. Ce qui diffère entre les uns et les autres, ce sont les conséquences de leurs agissements. À titre d’exemples, si un directeur d’entreprise est malhonnête et malveillant, c’est l’ensemble des employés qui risque d’en subir les préjudices. Si un journaliste mal intentionné donne de fausses informations ou se fourvoie dans des allégations douteuses, il induit en erreur un très grand nombre de personnes.
En revanche, si un « citoyen de base » se livre aux mêmes méfaits, leur impact négatif sur les autres en sera nécessairement plus limité. Pour autant, sa manière d’agir sera tout aussi grave sur le plan de l’éthique, et le karma qui en résultera pour lui sera en proportion tout aussi difficile à vivre et à assumer.
Puisque je viens de me référer au karma, il me semble utile de rappeler que cette loi s’applique dans la vie de chacun, y compris dans l’existence de ceux qui n’y croient pas.
Elle est fondée sur le fait que chacun récolte tôt ou tard ce qu’il a semé, en positif comme en négatif.
Tous les sages du passé l’ont enseignée sous une forme ou sous une autre et ont engagé leurs contemporains à agir en conséquence. Les
« gens du peuple » comme les élites y sont soumis. J’ajouterai qu’en raison de l’emballement du rythme de la vie, ses “délais d’application” sont de plus en plus rapides.
Pour s’en convaincre, il suffit de constater combien tout se sait de plus en plus vite, notamment à propos des agissements qui portent atteinte à l’individu et à la société. Ceci n’est pas dû uniquement aux moyens modernes d’investigation, d’information et de communication ; c’est l’œuvre aussi d’un processus karmique destiné à accélérer la prise de conscience de ce qui est fondamentalement bien et fondamentalement mauvais dans le comportement humain.
Il y a en effet urgence à faire les bons choix, tant sur un plan individuel que collectif.
De toute évidence, le monde va mal, et notre planète est menacée en tant que cadre de vie pour l’humanité.
Que nous fassions partie ou non des élites, nos destins sont liés, et nous aspirons tous au bonheur.
Est-il si difficile de comprendre que c’est dans l’éthique et ce qui en résulte de positif dans le comportement humain (respect mutuel, solidarité, équité…), que réside ce que l’on a coutume d’appeler le « vivre ensemble », expression qui veut néanmoins tout dire et ne rien dire. En effet, vivre ensemble ne suffit pas ; c’est ce que nous faisons chaque jour, bon gré mal gré, avec les membres de notre famille, nos voisins, nos amis, nos connaissances, nos collègues de travail, les inconnus que nous croisons dans la rue.
Ce qu’il faut, c’est vivre bien ensemble, c’est-à-dire en harmonie les uns avec les autres, et avec la nature. C’est donc « faire aux autres ce que l’on aimerait qu’ils nous fassent » et prendre soin de la Terre, Mère de tous les êtres vivants qui la peuplent.
C’est aussi penser aux générations futures et faire en sorte qu’elles héritent d’un monde où il fera bon vivre pour tous et chacun, que l’on fasse ou non partie des élites, car je pense et j’espère qu’il y en aura encore…
Vous et moi, et d’une manière générale toute personne de bonne volonté, pouvons devenir des élites sur le plan éthique.
Pour cela, nul besoin d’être un leader politique, un expert en économie, un dirigeant d’entreprise, un scientifique de renom, un philosophe reconnu, un journaliste en vue, un enseignant charismatique, un chanteur célèbre, un sportif accompli…, mais de nous évertuer à devenir des êtres humains aussi dignes et respectables que possible.
Naturellement, l’un n’empêche pas l’autre, bien au contraire. Comme je l’ai suggéré précédemment, l’idéal serait que les personnes considérées comme des élites s’emploient à donner l’exemple en la matière.
Nul doute alors qu’elles seraient respectées, non seulement parce qu’elles auraient un comportement exemplaire, mais également parce qu’elles contribueraient à rendre le monde meilleur. Tel est le vœu que je formule en conclusion de cette lettre ouverte.
Et si vous pensez qu’elle mérite d’être partagée, je vous invite à le faire, non sans vous évertuer vous-même à éveiller l’élite qui est en vous, ce que j’essaie moi-même de faire au quotidien…
Avec mes pensées les plus fraternelles.
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- Date de publication 14 septembre 2019
- Durée 0:25:49
- ISRC FR-9W1-19-29766
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Parfois il faut remettre les pendules à l’heure et je trouve que c’est un bon moment dans l’histoire de remettre ce sujet à sa place. Le coeur de cette belle lettre aux élites, se résume un peu dans l’expression reprise au-dessus de la lettre de Georges Elgozy. Cela me fait penser à une histoire vraie, dont la masse de gens passent à côté tous les jours et ne savent plus ce que cela veut dire. Mais, pour activer le passé, il faut s’en souvenir. A Bruxelles depuis le Moyen-Âge, un adage était connu de tous « Omnibus Omnia » ou « Tout pour Tous » en français. Il figure encore sur la façade des Galeries Royales au centre de Bruxelles, sur une ancien pierre récupérée de la Maison des Orfèvres qui se trouvait à ce même endroit avant d’être démolie, pour la gloire du nouveau monde économique et commerciale de la mode des galeries en 1845.Cet adage réunissait depuis des siècles, les Bruxellois de toutes classes, des plus nobles aux plus pauvres, de « l’élite au peuple », en cas d’attaque de la ville, de prise de pouvoir sur la liberté de l’autogestion tellement chère aux Bruxellois, de liberté de pensée et de croyance etc. A chaque menace, toutes les classes s’alliaient et ils ont ainsi gardé leur esprit indépendant pendant presque un millénaire. L’élite, étant les aristocrates et les gildes d’artisans (qui donnait l’opportunité à chaque ouvrier de devenir Maître et un jour dirigeant d’une gilde), dirigeant cette ville avec une constitution déjà très démocratique avant l’heure. En cas de conflits, les exemples sont nombreux, l’élite se déguisait pour se confondre avec les autres classes et toutes classes confondues avaient un mot de passe pour se reconnaitre. Les uns savaient qu’ils avaient besoin des autres, de là aussi tout pour tous, car tout le monde faisait tout pour tout le monde. Cet élite avait un sens de la responsabilité de protéger et de transmettre, afin que ceux qui avaient la volonté, la force, la détermination, la persévérance, les capacités, etc.. pouvaient rejoindre un jour les rangs de l’élite. Un exemple : le 05 juin 1568, le Comte d’Egmond et de Hornes, ont été décapités sur la Grand Place de Bruxelles, pour haute trahison, pour complicité avec les révolutionnaires, et avoir demandé au Roi d’Espagne de respecter les anciennes coutumes et de maintenir la liberté de culte. Ils auraient pu se convertir, mais ils ont préféré soutenir le peuple et montrer l’exemple en ne donnant pas raison à cette dictature. Je me demande, combien de ceux qui envient l’élite auraient le courage de ces hommes et de ces femmes qui ont donné et donnent encore de leur vie, car ils sont conscients qu’ils font partie d’une élite et que cela incombe un sens de responsabilité, de l’éthique et d’avoir un comportement vertueux et exemplaire. C’est peut-être la vision des choses qui a changé, à ne vouloir voir que la facilité incitée par un laxisme et un courant du plaisir avant tout, ou à ne voir que la gloire et à être à l’affiche, poussé par l’individualisme et la jalousie.Alors, oui, à ceux qui font partie d’une élite, le message et la vision qui est transmise à la base est primordiale, difficile et délicat et à ceux qui sont à la base, soyez content que ce soit la pointe de la pyramide qui se prend les plus grosses rafales, ayez la volonté de ceux qui sont à la pointe. Attention, à cause de l’ignorance du peuple et d’une fausse élite, certaines pyramides en ont perdu leur pyramidion!
Nous savons bien qu’une « Elite » est « Ce qu’il y a de meilleur et de plus digne d’être choisi dans un ensemble ». On parle de « troupe d’élites », On parle aussi de l »Elite » de la société. Une personne considérée comme une élite a donc été choisie à cause et pour les caractéristiques dont elle a fait preuve dans un domaine particulier (Scientifique, Sportif, Médecine, Social etc… On peut donc considérer que ces personnes représentent aux yeux de la société un exemple intéressant et l’assurance que l’homme est perfectible ! Ceci dit, faut-il attribuer ce terme systématiquement (par exemple) aux gouvernants ? Je ne le pense pas. Car pour moi, une « Elite » avant toute autre fonction dans la société a fait preuve, dans un premier temps, de qualités exceptionnelles et c’est bien pour cela, que ladite société la considère comme une Elite !. A vous de juger !
Une personne dotée du sens de l’éthique, et faisant partie de l’élite dans son domaine, en vient à transcender son individualité au service de l’entreprise ou de la cause dans laquelle elle évolue, elle en devient le flambeau.C’est de n’avoir aucun idéal que de vouloir ramener à notre niveau ce qui nous est supérieur. Et s’il y a des élites visiblessocialement, n’est-ce pas parce qu’au départ une vision d’un idéal existait et que des efforts ont été mis en oeuvre afin de cheminer vers cet idéal ?
Le constat est bien saisissant. Ce n’est pas l’élite qui pose problème, mais le comportement d’une frange de cette élite. Et je partage grandement le point de vue de l’auteur. Il est aussi beaucoup plus facile pour nous de critiquer et juger cette élite, car elle est constituée de personnes qui sont très en vue dans nos sociétés. Mais l’effort doit être exprimé dans la vie de tout un chacun, élite comme citoyen ordinaire. Une réelle volonté doit être dirigée dans le sens de nos enfants, qui animeront les différentes structures de notre société de demain.
Une société où tout le monde est l’égal (ou le pareil) de tout le monde (sauf en droit et liberté avec un équilibre entre les droits et les devoirs) est structurellement et humainement impossible. Il y aura inévitablement certains individus ou certains groupes qui se considéreront comme « plus égaux » que d’autres. De la même façon, la hiérarchisation des rapports sociaux m’apparaît tout aussi incontournable, et ce, dans l’ensemble des règnes du vivant.
Il y a des élites, de fait, dont vous faites partie, De fait. mais c’est nécéssaire. C’est une nécéssité absolue de la survie. Le probleme n’est pas l’existence des élites : mais de leur responsabilité. Les élites dirigeantes ont une énorme responsabilité morale envers le Peuple. Elles doivent être exemplaires et respectueuses. Elles doivent agir pour le bien commun avant leur propre intérêt. Ne pas le faire est un abus du bien social. Et je pense que c’est là où le bat blesse. Nos élites actuelles politiques et médiatiques sont percues comme détachées de la réalité et aveuglement égoistes, ne cachant même plus leur mépris du peuple.Cela ne s’adresse bien sur pas a vous.Respectueusement
Une société a besoin de référence. Ce furent les héros civilisateurs des sociétés archaïques, les saints dans une approche plus récente, les médaillés de la société contemporaine… Refuser cet élitisme revient à tirer la société vers le bas, alors qu’au fond de soi chacun aspire si ce n’est pour soi, pour ses enfants, à faire partie des meilleurs, chacun à sa façon, et chacun dans son domaine. En revanche, devant la complexité de l’organisation temporelle, il parut nécessaire de former ceux qui contribueraient à son bon fonctionnement. A trop côtoyer les dirigeants, les serviteurs voulurent devenir maître, et de sélection en cooptation, la sclérose de l’imagination devint le fruit du modèle unique enseigné par les ainés d’une filière, à leurs cadets. La déconnexion entre la société et ses dirigeants résulte de ces derniers « formatés » qui n’ont pas vécu tout ou partie de que vivent ceux qui les ont élus, lesquels ont cru choisir une « étiquette », en fait, non plus porteuse d’idéaux mais vecteur d’une assurance-vie politique pour ses leaders. Le maître-mot devint : « pas de vague », plutôt qu’oser la mise en place d’une hiérarchie de service, le choix des plus à même d’apporter beaucoup aux autres pour leur bonheur dans leur performance, de ceux ayant « une tête bien faite plutôt que bien pleine », et « finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux, l’autorité de personne, c’est là (…) le début de la tyrannie » (Platon).
Tout comme le souligne Aymeric Caron (journaliste et écrivain), je pense que ce problème (et bien d’autres) ne pourra être résolu que par l’émergence d’une nouvelle « espèce » d’êtres humains. Actuellement « Homo Sapiens » est surtout un « Homo Intellectualis » en ce sens qu’il réfléchit et comprend. Il n’est cependant pas très « Sapiens » c’est-à-dire intelligent, raisonnable, prudent et sage. Si nous voulons que notre espèce survive, l’humain qui place l’éthique au centre de sa réflexion et de ses actions doit émerger. Il sera alors plus juste et réfléchi, plus altruiste et empathique, plus sensible à la souffrance de tous les êtres vivants et plus respectueux de la planète qui lui permet d’exister. Je pense que « Sapiens » n’est encore qu’un adolescent qui dans ses moins belles caractéristiques est égoïste et rebelle, embué de suffisance et inconscient de son ignorance. « Homo Ethicus » sera un « Sapiens » devenu un adulte sage. Chacun de nous doit se mettre à la tâche dès maintenant.
C’est un sujet très intéressant ! Il met en lumière les carences qui sont la cause du mal dont souffre le monde.
Elégant et pertinent podcast sur le véritable progrès démocratique d’élever la foule vers l’élite en une sorte de syndérèse ainsi que du don de sagesse qui lui est rattachée ou science de l’universel qui reste intacte dans ce cas ; de cette raison supérieure ou inférieure où les normes sont appliquées à l’action proposée, identique à l’intelligence : peut on en perdre la conscience du bien et du mal ? La réponse aux objections est aisée. Il reste toujours la manière d’une conclusion : le jugement de conscience ! une vision propre à notre région, de cet habitus naturel désignant la loi primordiale selon laquelle tout être tend à vivre conformément à sa nature, chaque humain en étant doué (intellect des principes et intelligibles). Bien cordialement.
BonjourMagnifique podcast sur les élites. Bravo.
Nous sommes tous responsables, parce que souvent démissionnaires, y compris des élites dont notre silence assourdissant encourage les écarts.
Merci pour cette lettre ouverte en podcast, très instructive (abordant la globalité des points afférents), et exprimant au grand jour ce que beaucoup de personnes en route pour être élites de l’éthique pensent peut être partiellement tout bas ! Merci…
Je pense aussi que le problème vient non pas de l’existence inévitable d’élite, mais du très faible niveau d’éthique dont trop de personnes font preuve, et ce, tant au niveau de l’élite que de la population en général. Comme l’être humain a souvent tendance à simplifier son analyse et à « jeter le bébé avec l’eau du bain », divers mouvements anti-élites ont pris naissance qui malheureusement ne sont souvent pas très éthiques eux-mêmes.
Bonjour. Votre podcast sur les élites est simple, et résume tout. Bravo.
Ce podcast nous rappelle à juste titre les droits et devoirs de chacun dans la société. Certes tout le monde n’a pas la même capacité intellectuelle ou manuelle ou créative, mais chacun se doit d ‘être un modèle dans son domaine. Malheureusement l’élite politique et financière sur cette planète, parce que plus médiatisée, donne chaque jour de mauvais exemples et suscite un rejet compréhensible. Mais que dire des Monsieur-tout-le monde qui polluent en toute impunité, de ceux qui se livrent à l’incivilité dans nos rues, nos transports en commun, nos écoles…
Une réflexion qui débouche certes sur l’éthique mais aussi sur la place que chacun devrait être conscient et fier d’occuper dans sa famille, son cercle amical, son milieu associatif, son milieu professionnel, son pays… et l’univers…connaître sa place et s’y asseoir avec dignité
Chacun est l’élite de sa propre mesure.
Limpide. Par conséquent conforme au bon sens et au sens commun.
Que dirons-nous du procès qui est fait trop souvent au patrons ? Contrairement aux commentaires de Bruno, je ne pense pas que le but de l’auteur étant de promouvoir le rapport de force entre les faibles et les plus forts. Le patron qui rencontre toutes les difficultés du monde à monter son entreprise, on lui fait un procès ensuite parce qu’il se prend des dividendes importantes. Je recommande à Bruno de réécouter le podcast pour mieux saisir les pensées de l’auteur.
Je suis d’accord avec l’un des commentaires plus haut, la jalousie nous empêche de voir l’intérêt des élites. En France, quand une personne gagne beaucoup d’argent, c’est un scandale! Sous le prétexte d’être égaux, on refuse la prospérité des autres. J’ai fait le choix de vivre à Québec, on accepte déjà un peu mieux ceux qui réussissent. Félicitations pour vos productions…
Félicitations pour ce podcast, est-il disponible sur iTunes ? À notre époque Dieu politiquement correct, il est rare d’entendre ce genre de discours, et j’y adhère totalement.
Merci pour votre commentaires; Oui, il est disponible sur la plate-forme podcast d’Apple « ABS-Multimédias sur Apple-Podcast Nous vous souhaitons une bonne écoute.
Dans l’ensemble je suis d’accord avec le podcast. Malheureusement il y a beaucoup trop de jalousie en France, nous voulons être légal de l’autre pour avoir les mêmes choses que l’autre.
Bonne production, mais pour ma part je considère que nous devons être tous égaux. Je ne rejoins donc pas à la position de l’auteur. Pourquoi promouvoir le fait qu’il faut qu’il y ait des personnes supérieurs à d’autres ? Pourquoi mettre en avant la loi du plus fort ? Je considère que c’est un manque de respect à ceux qui souffrent, À toutes ces personnes qui n’ont pas de moyens et qui sont pauvres. J’ai la chance de travailler, et je considère que nous devons être solidaire, c’est pour ça que je cotise.
Je partage le point de vue de l’auteur, malheureusement, vouloir une égalité parfaite entre tous interdit à ceux qui le souhaitent d’avoir de l’ambition et de toujours vouloir le meilleur.
J’aime! Dommage cependant que ce soit lu par une femme, mais elle fait très bien le job.
Voilà un sujet qui manque dans le paysage des podcasts, des véritable sujet philosophique. Je vous encourage, Bonne continuation.
Un bon émission. Faites-vous également des sujets religieux ? Je n’ai pas vu où ça inscrire à vos actus Merci.
Merci pour votre commentaires Papa Patrick, Non, nous ne produisons pas de contenu religieux, et nous non produiront jamais; mais vous pouvez-vous rendre sur le site de VoxLumen ils produisent des podcasts religieux en libre écoute.
https://voxlumen.org/
Bonne continuation.
J’ai apprécié l’écoute de cette audio. Une bonne initiative. À ce propos, je recommande de visionner le film « Idiocracy ». C’est une Comédie, mais cela illustre bien ce que pourrait devenir notre monde.